Karl Marx avait démontré que les origines du capitalisme se trouvent dans la privatisation des ressources communes, surtout la terre. Il avait également prévu – dans le « Fragment sur les machines » de 1857 – que le caractère de plus en plus socialisé de la production capitaliste, et notamment de la production de savoir, pourrait amener un dépassement ou une grave crise du capitalisme, parce que celui-ci est nécessairement fondé sur l’appropriation privée. Des interprétations divergentes de ce thème ont cependant apparu : la contradiction entre la richesse concrète, matérielle, sociale et la forme abstraite de la richesse – la valeur, l’argent, le capital – peut ouvrir des espaces d’émancipation, mais aussi précipiter la catastrophe du capitalisme. Est-ce que le capitalisme en crise laissera alors des espaces pour des alternatives basées sur les communs ? Comment éviter que celles-ci participent à l’administration du désastre ou deviennent du « alter-capitalisme » ?
Anselm Jappe est l’auteur de « Guy Debord » (Denoel 2001, nouvelle édition en poche chez La Découverte, 2018), « Les Aventures de la marchandise. Pour une critique de la valeur » (Denoel 2003, nouvelle édition en poche chez La Découverte, 2017), « L’Avant-garde inacceptable. Réflexions sur Guy Debord » (Lignes, 2004), « Crédit à mort » (Lignes 2011), « La Société autophage » (La Découverte, 2017), « Béton. Arme de construction de masse du capitalisme » (L’Echappée 2020), « Un complot permanent contre le monde entier. Essais sur Guy Debord » (L’Echappée 2023). Il enseigne l’esthétique à l’école d’art de Rome (Italie). Il donne régulièrement des conférences dans des universités européennes, latino-américaines et nord-américaines. Il s’occupe notamment de l’histoire des avant-gardes artistiques (avec une attention particulière pour le mouvement situationniste) et des liens entre esthétique et politique, ainsi que des développements du capitalisme contemporain. Il a contribué à l’élaboration de la « critique de la valeur » à travers les revues allemandes Krisis et Exit ! et la revue française Jaggernaut.